Le château de Fournels – Crédit photo © Association Bès/Truyère

S’inspirant du refus des élus de l’Aubrac aveyronnais et de l’Aubrac cantalien d’implanter des aérogénérateurs sur leurs terres, la Communauté de Communes des Hautes Terres -qui regroupe les 10 communes du canton de Fournels- s’est prononcée jeudi 11 décembre 2014 contre l’éolien industriel en Aubrac. Sur une proposition de vote du deputé-maire, Pierre Morel à l’Huissier, les élus membres du conseil communautaire ont affirmé par une large majorité (13 voix contre l’éolien, 4 pour, 1 abstention, 1 vote nul) leur opposition à l’installation de turbines géantes sur l’Aubrac, devenu la cible des promoteurs de l’éolien industriel qui voient dans ce territoire exceptionnel mais sous-peuplé un terrain de conquête facile. A la demande de certains élus, le vote s’est déroulé à bulletin secret, signe que le sujet reste très polémique mais le résultat n’en a que plus de force. L’Association pour la Protection des Bassins du Bès et de la Truyère qui, inlassablement, lutte depuis 2007 contre ce qu’elle considère comme une colonisation des grands espaces naturels de l’Aubrac et de la Margeride, se réjouit d’une position aussi nette contre l’éolien industriel. Elle salue à travers cette motion un effort de réflexion collective et stratégique sur la mise en valeur territoriale de l’Aubrac. Elle s’inquiète cependant de l’individualisme de quelques maires lozériens qui s’acharnent à vouloir « leur » parc industriel, et donc d’une attitude qui va à l’encontre des efforts spectaculaires de protection et de développement durable des atouts du Plateau d’Aubrac mis en œuvre par tous les autres élus -une majorité donc- de Lozère, de l’Aveyron et du Cantal dans le cadre de la création du Parc Naturel Régional d’Aubrac. L’association espère que le résultat de ce vote ouvrira les yeux des élus qui se sont exprimés pour l’éolien.

Malheureusement, cette motion contre l’éolien n’a pas -à elle seule- le pouvoir de mettre un frein aux nombreux projets industriels en cours de gestation sur la partie nord de l’Aubrac. Elle lance cependant une dynamique politique que notre association se fera un devoir d’amplifier dans les prochains mois afin que ces projets avortent dans l’oeuf. Cette motion contribue en effet à ce que les élus et administrés d’autres communes de l’Aubrac lozérien prennent conscience que bâti sur de nombreuses contre-vérités, l’éolien industriel n’aucun intérêt économique, écologique, énergétique, ou social pas plus en Aubrac qu’en Lozère. Elle pourrait inciter d’autres communautés de communes en Lozère à affirmer leur opposition à une industrie éolienne dont la raison d’être est l’enrichissement garanti des promoteurs, aux dépens des consommateurs et des contribuables français et au détriment des économies d’énergie, de la recherche et du développement des autres formes d’énergie renouvelable.

Depuis l’abolition des zones de développement éolien (un principe qui imposait un accord entre communes voisines pour la création d’un parc), il est devenu possible –aussi aberrant que ce soit- qu’une seule commune puisse aujourd’hui imposer des turbines géantes à la face de tous, en soutenant des projets dont l’impact sur l’environnement et l’économie de nos territoires est globalement négatif. Or c’est à une échelle collective, intercommunale, que les décisions concernant des installations menaçant l’intégrité de nos territoires doivent être prises et respectées. A cet égard, notre association s’insurge vivement contre le soutien d’Alain Bernard, sénateur-maire de Mende au projet éolien du Plateau du Palais du Roy en Margeride et renouvelle son appel à Jean-Paul Pourquier, président du Conseil Général, pour qu’il réunisse les conseillers généraux de Lozère et les invitent à délibérer officiellement contre les installations d’éoliennes industrielles en Lozère et faire valoir ce que de droit, en toute circonstance administrative.

Pascale Debord – Présidente – Association pour la Protection des Bassins du Bès et de la Truyère

Ces informations ont été reprises le 17/12/2014 dans le Midi Libre « le canton de Fournels dit non à l’éolien ».