Départementales 2015: une question à Alain Astruc, candidat aux cantonales sur l’Aubrac lozérien

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Lac de Saint-Andéol, Marchastel, Lozère, mars – Crédit photo © Arnaud Millot

Décidemment, Alain Astruc, candidat au poste de conseiller départemental du grand canton d’Aumont Aubrac,  a bien du mal à appréhender la complexité des enjeux de l’éolien industriel sur l’Aubrac Lozérien et à changer d’échelle de réflexion et d’analyse. Depuis des années, il répète à qui veut l’entendre que sur sa commune (il est maire d’Aumont-Aubrac) c’est non, mais que sur les autres communes, ça n’est pas son problème. Même son de cloche entendu par les uns et les autres ces derniers temps, alors qu’il fait du porte à porte pour convaincre les citoyens de lui confier la gestion technique et administrative de l’Aubrac lozérien. Nous avons planté le décor des élections cantonales en Aubrac dans un précédent article « Départementales 2015 : les forages et l’éolien industriel, des enjeux politiques majeurs pour l’Aubrac lozérien« . Les candidats du Front National et du Front de Gauche -pourtant diamétralement opposés sur les questions socio-économiques- condamnent sans ambiguïté l’installation de parcs éoliens sur l’Aubrac, ils l’ont dit clairement dans un débat radio organisé par la Lozère Nouvelle fin février et ils l’ont répété depuis.

Précisons que notre association ne fait campagne pour  personne sur le canton d’Aumont-Aubrac. Son rôle se borne à informer les candidats des risques environnementaux et socio-économiques liés au développement de l’éolien industriel en Lozère en général et sur l’Aubrac en particulier, à leur faire préciser leurs positions notamment sur l’exploitation de l’eau et sur l’éolien industriel et à dénoncer les incohérences des discours électoraux. A cet égard, M. Astruc peinant à voir plus loin que les limites de sa commune, nous avons souhaité éclairer sa lanterne en lui faisant parvenir un dossier fourni et destiné à lui démontrer que 1/ c’est une grave erreur d’appréciation que d’affirmer comme il le fait que la décision de développer un parc d’éoliennes de 150 mètres de haut -visibles à des dizaines de kilomètres à la ronde et dont la construction et le fonctionnement sont potentiellement destructeurs d’écosystèmes d’une grande fragilité- appartient à la seule commune accueillant ce parc; 2/ que bien au contraire, c’est un enjeu territorial d’envergure qui déborde non seulement les limites communales mais aussi -dans le cas précis de l’Aubrac- celle d’un département où il convoite une responsabilité de premier plan.

L’association Riverains du Bès a également écrit à Alain Astruc en faisant porter son analyse sur les bénéfices financiers au regard des nuisances d’un projet éolien à différentes échelles: résident, propriétaire, commune, communauté de commune.

Pour conclure, nous posons à Alain Astruc une question claire, à laquelle nous espérons une réponse positive avant le premier tour des élections:

« Etes-vous prêt –si vous êtes élu conseiller départemental- à œuvrer pour contrer explicitement, activement et par tous les moyens à votre disposition le développement de l’éolien industriel sur l’Aubrac Lozérien et à soutenir cette stratégie devant le Conseil Départemental pendant toute la durée de votre mandat, pour le bénéfice du plateau d’Aubrac dans son ensemble et celui de la Lozère en tant que territoire d’exception?»

Nous rappelons qu’un conseiller départemental représente non seulement notamment le territoire sur lequel il est élu, mais aussi la population de ce territoire et qu’il est au service de ses concitoyens. Que s’il n’a pas le pouvoir de faire interdire un projet éolien, il a -a minima- le devoir moral de donner un avis de principe informé et réfléchi sur des projet susceptibles de briser les liens sociaux au sein des villages, de pénaliser l’économie agricole et touristique de l’Aubrac dans son ensemble et de transformer radicalement des écosystèmes fragiles, et donc de réduire à néant les efforts de mise en place du Parc Naturel Régional d’Aubrac.

Pascale Debord, Association pour la Protection des Bassins du Bès et de la Truyère


voici en lien le courrier envoyé à Alain Astruc (Mm Eve Brezet qui se présente en binôme avec M. Astruc est également destinataire), il était accompagné des annexes suivantes:

  • une référence à chacun des articles de notre blog
  • deux courriers adressés par Alain Debord à Jean-Paul Pourquier (16/09/2014 et 25/02/2015)
  • un courrier co-signé par notre association et Riverains du Bès (03/02/2015) à Gérard Odoul, maire de la commune de Chauchailles et initiateur d’un projet de 6 éoliennes géantes (150 mètres de haut) sur l’Aubrac lozérien
  • délibération de la Communauté de Communes des Hautes Terres (canton de Fournels) du 11/12/2014, défavorable à l’éolien industriel
  • délibération du Conseil général de la Lozère du 21/12/2012, défavorable à l’éolien industriel
  • délibération de la Communauté de Communes de Caldaguès-Aubrac (Aubrac cantalien) du 27/09/2011, défavorable à l’éolien industriel
  • délibération du Syndicat des Communes de l’Aubrac Aveyronnais du 30/04/2003, défavorable à l’éolien industriel

A propos Association pour la Protection des Bassins du Bès et de la Truyère

Protéger et valoriser les espaces naturels, la biodiversité, les paysages historiques, et le patrimoine bâti des bassins versants du Bès et de la Truyère, plus particulièrement de l'Aubrac et de la Margeride, tel est notre principal objectif. Pour cela, nous luttons activement contre la marchandisation de ces massifs.
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