NON au harcèlement industriel en Aubrac et en Margeride!

carnage-small

On nous reprochera sans doute de parler d’un sujet aussi léger que le vent sur l’Aubrac et la Margeride alors que le souffle mortel des attentats du vendredi 13 novembre 2015 continue de balayer les grandes allées notre démocratie. Pourtant soyez certains que ces évènements tragiques ne modifieront pas l’agenda des promoteurs en Lozère et il ne nous est donc pas permis de baisser la garde. L’insistance des industriels de l’éolien dans ce département tourne d’ailleurs au harcèlement: combien de fois faudra-t-il leur dire NON pour qu’ils comprennent que NON c’est NON? Jugez plutôt…

  • En 2013 la société Theolia avait tenté d’installer un parc éolien à Champcate sur le territoire des communes de Chastel-Nouvel et Rieutort de Randon. Le commissaire enquêteur avait alors émis un avis négatif. En 2015, rebelote, la même compagnie au même endroit avec un projet soi-disant revu et corrigé. Et le commissaire enquêteur de donner à nouveau un avis négatif…
  • Lou Paou I: le parc éolien au dessus de Mende, face au Causse de Sauveterre. Une deuxième phase est en gestation: Lou Paou II. Une première tentative pour construire ce deuxième parc en 2014 s’est soldée par un échec (avis négatif du commissaire enquêteur). Qu’à cela ne tienne, EDF Energies Nouvelles (EDF EN) revient à la charge. Il sera procédé à une enquête publique du lundi 4 janvier 2016 au vendredi 5 février 2016 inclus, en vue de consulter le public sur la demande d’autorisation d’exploiter, présentée par EDF EN.
  • En Terre de Peyre, un projet de la société Valeco, enterré depuis des années et dénoncé par le Collectif Terre de Peyre (il avait été établi que ce site remarquable ne pouvait s’accommoder d’une telle installation industrielle) refait surface avec un autre porteur de projet (EDF EN, encore) et les mêmes perspectives désolantes: paysages saccagés, environnement dégradé, habitants marginalisés, mais une cagnotte municipale probablement bien remplie.
  • Puisqu’on parle d’EDF EN: dans le Cantal, cette compagnie vient (par le biais d’une filiale) de déposer un recours en excès de pouvoir concernant l’arrêté du Préfet du Cantal (n°2015-810 du 30 juin 2015) qui lui refusait l’autorisation d’exploiter (donc de construire) un parc éolien au pied du Puy Mary, sur les crêtes qui délimitent les merveilleuses vallées de la Cère et de la Jordanne. EDF, premier producteur et fournisseur d’électricité en France et dans le monde, 72,9 milliards d’Euros de chiffre d’affaires en 2014 et détenu à 84,5% par l’Etat français, s’attaque à l’Etat français en lui reprochant un excès de pouvoir…
  • Revenons en Lozère: les promoteurs -soutenus dans leur démarche par l’irresponsable maire de Mende qui se pique maintenant de faire voter son conseil municipal pour appuyer des parcs éoliens dans les plus beaux espaces naturels de Lozère- sont partout en Margeride et tentent d’encercler l’Aubrac lozérien; après avoir été repoussés pendant des années, ils sont à nouveau signalés (de source sûre) à Saint-Germain du Teil (au sud),  des rumeurs font état d’un industriel rodant autour de Grandvals, aux portes de Nasbinals, tandis qu’une meute de promoteurs s’installe en toute tranquillité sur le contrefort septentrional: Fau de Peyre, Chauchailles, La Fage Montivernoux.
IMG_7914

Anémomètre au site du Truc des Os, commune de La Fage Montivernoux – Crédit photo © Association Bès/Truyère

La Fage Montivernoux, parlons-en: nous n’aimons pas son maire qui ne nous aime pas. Les choses sont claires. Depuis plusieurs années, nous reprochons à cet élu de favoriser dans la plus grande opacité un projet au lieu-dit du Truc des Os, juste en face de l’actuel parc éolien du Truc de l’Homme. Engie, ex GDF-Suez, fait le forcing depuis 2009 pour imposer ce nouveau parc d’aérogénérateurs qui, s’il aboutissait, prolongerait la barrière d’éoliennes du Truc de l’Homme vers l’ouest et ferait le lien avec les six autres turbines de 150 mètres de hauteur prévues à Chauchailles. C’est ainsi que se dessine de plus en plus nettement le vaste parc éolien industriel de l’Aubrac. Depuis plus d’un an nous échangeons des amabilités avec le maire de La Fage Montivernoux, lui reprochant de ne pas informer a minima l’ensemble de sa population et de ne pas avoir le courage d’expliquer pourquoi il soutient un nouveau parc éolien sur l’Aubrac. En septembre cette année, nous avons alerté le Préfet sur des irrégularités constatées lors de votes de conseillers municipaux à propos de ce projet. Le Préfet a diligenté ses services qui se sont finalement rangés derrière le maire, alors que les irrégularités sont flagrantes. Ne sommes-nous pas naïfs d’avoir crû qu’un représentant de l’Etat désavouerait un autre représentant de l’Etat? Un point pour le maire, donc. Fort du soutien du Préfet, il a pris la plume pour écrire pour la première fois à tous les habitants de la commune à propos du projet du Truc des Os! Un courrier de trois pages bien remplies, en rupture totale avec sa communication traditionnelle, inexistante! Hélas, il n’a fourni aucune information sur le contenu du projet ni aucune explication sur ses avantages et inconvénients. Rien de tout cela. Les trois pages de son courrier étaient uniquement destinées à dézinguer les deux organisations de la société civile (Association pour la Protection des Bassins du Bès et de la Truyère et Riverais du Bès) qui ont exposé son incompétence et dont sont membres plusieurs habitants de sa commune. Une seule information valait la peine d’être retenue dans son courrier: une consultation des électeurs des sections de La Fage et de Luxal a été organisée le dimanche 22 novembre 2015 pour décider ou non de la poursuite du projet du Truc de l’Os. 34 électeurs pour la section de La Fage Montivernoux, 30 votants, 21 sont pour le projet, 9 sont contre (à Luxal, trois votants, 1 pour, 1 contre, 1 vote nul). Une belle victoire pour le maire de La Fage Montivernoux, qui tient ses troupes d’une main de fer et refuse obstinément de faire adhérer sa commune au Syndicat mixte de préfiguration du Parc Naturel Régional d’Aubrac. Le projet d’Engie va donc pouvoir continuer, en plein coeur du futur PNR Aubrac. Ne nous demandez pas combien d’éoliennes seront érigées: à part le maire et Engie, personne ne le sait. Oui, 21 personnes qui ne disposent d’aucune information sur ce futur parc éolien ont apporté une légitimité à la poursuite d’un projet qui va saccager les paysages d’Aubrac et impacter des milliers d’habitants. Quelle honte, quelle responsabilité historique pour ce maire!

Comprenez que si notre association arrête son combat, ce ne sont pas dix, vingt, trente éoliennes qui se dresseront demain sur l’Aubrac mais 100 à 150 d’ici 2018. Quid des ressources hydrographiques, des quelques forêts de feuillus qui persistent sur les contreforts de l’Aubrac, des terres agricoles, de ces paysages uniques en France? Dans 3 ans, si nous baissons les armes, l’Aubrac lozérien sera couvert de turbines géantes. Idem pour la Margeride: si les associations du Collectif Patrimoine Lozérien arrêtent leur combat, cet espace naturel sera saccagé en un rien de temps pour le seul profit des promoteurs. Que ceux qui favorisent la progression de cette industrie en Lozère avance une seule bonne raison, qui ne soit pas financière, et nous dessine le futur économique et social d’une Margeride et d’un plateau d’Aubrac couverts d’éoliennes. Il ne suffit pas de faire des moulinets avec ses bras, de s’agiter avec autorité en répétant que l’éolien c’est bien pour la planète, encore faut-il dire pourquoi c’est bien et pouvoir démontrer, données scientifiques, techniques et économiques à l’appui, que l’éolien va contribuer à faire baisser les émissions de CO2 en France. Nous mettons au défi ces maires qui poussent des projets en Aubrac et en Margeride d’expliquer, sans que leur main soit guidée par celle du promoteur, ce que vont nous apporter ces projets sur le long terme, hormis de l’argent et de la désolation.

Pourquoi tant de virulence à l’égard des maires? Parce que c’est à eux qu’appartient la décision stratégique d’ouvrir ou de fermer la porte à un promoteur: qu’un maire lui signifie de passer son chemin, le promoteur passera son chemin si la chose est dite avec fermeté. A partir du moment où le maire invite le promoteur à s’asseoir, il devient sa proie. C’est le cas du maire de La Fage Montivernoux, qui est la proie d’Engie, une société dont le patron (Gérard Mestrallet) signalait récemment à la presse sa décision de renoncer au charbon et de favoriser le développement à grande échelle de son groupe dans le gaz:

« Cette source d’énergie est un bon complément aux énergies renouvelables puisqu’elle constitue un back-up efficace pour pallier, le cas échéant, l’intermittence des énergies vertes. En effet, le gaz produit 30 % de moins de CO2 que le charbon et n’émet aucune particule. »

Aurélie Maillols, tête de liste pour la Lozère sur la liste de Carole Delga (PS, élections régionales 2015), nous a écrit par le biais de ce site il y a quelques jours, et dit la chose suivante: « ma position est claire: je suis favorable à l’augmentation de la production d’énergies dites renouvelables afin de permettre la baisse de consommation des énergies fossiles. » (voir l’intégralité de son message ci-dessous). La superficialité de la connaissance et de la compréhension des enjeux énergétiques dans leur globalité technique, économique et géostratégique par les hommes et femmes politiques est effrayante. Et l’on peut parier sans prendre trop de risque que Maillols est opposée à l’exploitation des gaz de schiste, sans même comprendre l’incohérence de sa position. Car Mestrallet établit clairement un lien entre le développement de l’énergie éolienne et l’exploitation effrénée de cette énergie fossile (gaz de schiste), dont les dégâts sur l’environnement aux Etats-Unis (notamment) dépassent l’entendement puisque la fracturation hydraulique (technique utilisée pour extraire ce type de gaz) induit des tremblements de terre répétés, dont l’intensité sur l’échelle de Richter dépasse régulièrement le niveau 4 (en lien cet article du NY Times pour ceux qui s’intéressent à la question). Sans même parler de la pollution des nappes phréatiques de l’ensemble du MidWest américain. Et Mestrallet n’est pas le seul à établir ce lien. Ceux qui ont pu participer à des réunions du lobby américain du gaz de schiste nous expliquent que les grands gaziers se frottent les mains à chaque décision gouvernementale de promouvoir l’éolien. Il faudra donc qu’Aurélie Maillols ait également le courage d’annoncer aux Lozériens qu’elle ne s’opposera pas au saccage des Causses et d’une partie du Parc National des Cévennes, lorsque viendra l’heure de payer l’addition de l’éolien industriel en France, en exploitant les gaz que renferme le sous-sol du sud de notre département.

Nous ne le répéterons jamais assez: les incitations du gouvernement au développement de l’éolien industriel en France sont une erreur politique énorme. Et la critique n’est pas partisane car ces incitations ont démarré sous l’ère Sarkozy.

N’y a-t-il donc aucune association de protection de l’environnement d’envergure nationale suffisamment responsable et honnête pour dénoncer à Paris l’incohérence évidente de la politique de développement de l’énergie éolien dans le contexte de consommation et de production d’énergie en France et pour alerter nos dirigeants sur le désastre écologique, économique et social que cela représente pour la France rurale ?

S’il fallait une preuve ultime de l’incohérence du développement de l’éolien industriel en Lozère, la voici. En octobre 2015, Theolia (dont il est aussi question plus haut) a fait la déclaration suivante à propos d’un projet de parc éolien à Fontans près d’Aumont Aubrac et de Saint-Chély d’Apcher: « THEOLIA France a étudié depuis 2010 la faisabilité d’un projet éolien sur la commune de Fontans. Nous avons réalisé des études paysagère, acoustique et biodiversité et installé un mât de mesure en 2013 sur le site. Ce mât de mesure est en cours de démantèlement. Après deux années de mesures, nous avons confirmation que le potentiel éolien est insuffisant. Nous vous informons donc que nous ne pourrons pas poursuivre le développement de ce projet.« 

Tiens, tiens, pas assez de vent à Fontans? Vraiment? Voilà des années que nous nous tuons à expliquer que la moitié nord de la Lozère (où se situe Fontans et tous les projets à l’étude mentionnés ci-dessus) est l’un des territoires les moins ventés de France. Le vent ne connaît pas les frontières administratives. Theolia, également à l’oeuvre sur les communes de Chastel-Nouvel et Rieutort de Randon, n’en est donc pas à une contradiction près. Que vont dorénavant avancer les autres promoteurs pour justifier leur colonisation? Il faut que cesse le massacre de la Lozère.

Pascale Debord – Association pour la Protection des Bassins du Bès et de la Truyère

Message du 04/12/2015 d’Aurélie MAILLOLS  à l’Association pour la Protection des Bassins du Bès et de la Truyère et à l’Association Riverains du Bès – voir également les commentaires à cet article, tout au bas de cette page.

Heure: 04/12/2015 at 15 h 50 min

Votre nom: Aurélie MAILLOLS
Votre adresse email: contactlozere@caroledelga2015.fr
Votre commentaire: Réponse à votre courrier du 20 novembre

Mesdames,

Comme j’ai pu m’exprimer dans les réunions à des membres de vos associations, ma position est claire: je suis favorable à l’augmentation de la production d’énergies dites renouvelables afin de permettre la baisse de consommation des énergies fossiles.
Je pense que la diversité des modes de productions (solaire, éolien, hydroélectrique…) permettra à la France d’assurer son indépendance énergétique à un coût raisonnable.
Concernant l’éolien, je ne suis pas favorable aux projets dit industriels, qui ne créent pas d’emploi localement. En revanche, je suis favorable aux projets collaboratifs et participatifs qui permettent la création de ressources localement.
Quant à l’implantation de parcs éoliens collaboratifs en Lozère, si je suis élue, j’étudierai précisément le dossier qui me sera présenté car les paysages sont de la même façon un moyen de développement de notre territoire. La question peut se poser légitimement sur l’ensemble de la Lozère: Aubrac, Margeride, Causses…

Bien Cordialement,

Aurelie Maillols
Tête de liste pour la Lozère

L’équipe Notre Sud pour la Lozère:
Aurélie MAILLOLS
Jean-Pierre BARRERE
Sophie PANTEL
Alain BERTRAND

A propos Association pour la Protection des Bassins du Bès et de la Truyère

Protéger et valoriser les espaces naturels, la biodiversité, les paysages historiques, et le patrimoine bâti des bassins versants du Bès et de la Truyère, plus particulièrement de l'Aubrac et de la Margeride, tel est notre principal objectif. Pour cela, nous luttons activement contre la marchandisation de ces massifs.
Cet article, publié dans Opinion, est tagué , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

3 commentaires pour NON au harcèlement industriel en Aubrac et en Margeride!

  1. Ci-dessous le message que nous avons envoyé à Aurélie Maillols
    A l’attention d’Aurélie Maillols

    Il nous a été transmis le message que vous avez envoyé à l’association pour la protection des bassins du Bès et de la Truyère par l’intermédiaire de leur site web.
    Nous vous avons rencontré lors de votre passage en mairie d’Aumont Aubrac dans le cadre de votre campagne pour les régionales; nous vous avions alors fait part de nos préoccupations face au risque de mitage de nos espaces encore exceptionnels par l’éolien industriel en Lozère.
    Nous n’avons alors pas entendu la position que vous avez exprimé à l’association du Bès et de la Truyère.

    Votre position transmise dans ce message est très critiquable sur les points suivants :

    Vous avez le droit de penser que la France pourrait atteindre une indépendance énergétique avec des énergies renouvelables à des coûts raisonnables ; en France heureusement on a encore le droit de penser, et le Front national a le droit de penser, ce n’est pas pour autant que l’on est d’accord avec ses idées. Pour l’approche énergétique de la France il vous faudra vous renseigner, et ne pas afficher une utopie irréaliste face aux nombreux problèmes techniques à résoudre et face aux coût exorbitants des solutions actuelles. Vous devriez savoir que le fameux rapport de l’ADEME sur les 100% d’énergie renouvelable en France n’a jamais été approuvé, ni même discuté, par le gouvernement.

    Vous devriez savoir que l’éolien industriel ne crée pas d’emploi local, où alors au poste de conseiller régional que vous briguez il vous faudra vous informer pour être une élue responsable. A moins que vous prenez pour de l’argent comptant les estimations très contestables des 3000 emplois qui seraient créés par l’éolien en région Languedoc Roussillon ( voir le schéma régional éolien).

    Vous parlez de projet collaboratif (mot qui prête à une interprétation honteuse de notre histoire nationale) ; c’est à dire que vous seriez favorable à de l’éolien industriel qui ne crée pas d’emploi local, bizarre, bizarre. Pour l’instant les quelques projets dits « participatifs » sont de la poudre aux yeux, utilisée par les promoteurs pour avoir un accueil local favorable à leur projet industriel et financier (investissement local proposé aux particuliers très très très faible, et sur des durées très courtes), les promoteurs se réservant l’intérêt financier et fiscal actuellement très confortable de l’investissement. Les investissements par projet sont de l’ordre de 20 à 30M€, et nous ne voyons pas en Lozère où l’investissement dans l’industrie est très faible, comment monter de telles opérations, et nous ne voyons pas comment des collectivités publiques dont ce n’est pas le rôle pourraient s’impliquer dans de tels montages.

    Quand à l’implantation de projets dit collaboratifs, nous ne voyons pas comment vous pouvez les envisager sur les Causses et pourquoi pas les Cévennes ; en fait aujourd’hui la question de l’éolien industriel en Lozère se pose sur la Margeride et les rebords de l’Aubrac. L’étude de la DDT dans sa première partie diagnostic montre très bien qu’il n’est pas opportun de développer l’éolien industriel sur ces espaces, et la majorité du département l’a même exprimé dans une délibération fin 2012.

    Enfin nous ne voyons pas en quoi vous auriez la légitimité d’étudier les dossiers qui seraient proposés.

    Mais vous avez toujours le droit de penser.

    Avec nos salutations citoyennes

    Noel Ducret

    *************************************************
    Association Collectif Terre de Peyre

    La bessière

    48130 Javols

    Blog : http://collectifterredepeyre.blogspot.com/

  2. En réponse à marie1219. A mon sens, Mme Maillols confond deux notions, l’échelle d’un projet et son montage financier. Qu’un projet de 6 éoliennes de 150 mètres de haut soit financé par un promoteur ou un groupe de citoyens, cela reste un projet de dimension industrielle, qui engendrera les mêmes dégâts, quelle que soit la nature de ces dégâts, et sans pour autant rendre cette énergie plus efficace. Le projet dit « participatif », c’est la nouvelle technique déployée par certains élus et/ou par des promoteurs pour en forcer « l’acceptabilité sociale ». Le terme est délibérément entre guillemets car il a été inventé par les promoteurs pour faire croire que le refus de l’éolien industriel n’est qu’un problème « d’acceptabilité sociale ». Alors que ce que nous dénonçons, c’est le saccage systématique des territoires ruraux sans aucun bénéfice pour l’Environnement. Cela n’a rien à voir avec « l’acceptabilité sociale ». Un projet participatif ne légitime pas le saccage organisé d’un territoire. Ce serait terrible: les citoyens sont suffisamment dressés les uns contre les autres par le développement de l’éolien, on ne va pas leur infliger en plus l’humiliation de devoir contribuer à la destruction de leur « Paysage » contre de l’argent ! On ne parle pas ici de Paysage/carte postale mais d’un concept riche de sens, à savoir une mosaïque de terres contigües, façonnées et influencées par une interaction entre l’Homme et la Nature, un ensemble d’écosystèmes dont les fonctions ne se limitent pas à des services essentiels rendus sur le plan environnemental mais s’étendent également à des fonctions culturelles, sociales et économiques (voir aussi dans ce même blog « https://gorgesdubes.org/2015/10/03/eolien-industriel-entre-illusion-et-corruption-episode-8-a-qui-profite-le-crime-contre-nos-paysages/). D’autant que la faisabilité économique et financière d’un projet participatif sur le long terme n’est pas établie et les risques sont extrêmement lourds pour les citoyens qui feraient mieux d’investir des fonds -s’ils en ont à investir- dans des projets générateurs d’emplois. Pour nous, le projet « participatif », c’est le comble du cynisme. Nous invitons Mme Maillols à prendre le temps de réfléchir à cette question. Et le problème est là : les élus prennent rarement le temps de s’informer, d’analyser, de décider en connaissance de cause et de conséquence : ils attrapent les idées en vol, sans bien savoir quel vent les a poussées jusqu’à eux, ils sont donc très influençables et trop influencés par ceux dont les moyens de communication sont les plus puissants, en l’occurrence les géants de l’énergie et les idéologues les plus bruyants. Malheureusement, vous pouvez constater que nous sommes peu audibles à l’échelle départementale et totalement inaudibles à Paris. Ce qui ne nous fait pas renoncer à élever la voix et dire ce que nous avons à dire.
    Pascale Debord, Association pour la Protection des Bassins du Bès et de la Truyère

  3. marie1219 dit :

    Si je lis bien Aurélie Maillols, toutefois, elle ne soutient aucunement les projets industriels que vous évoquez (ceux d’EDF-EN, Théolia et autres) : « Concernant l’éolien, je ne suis pas favorable aux projets dit industriels (…). En revanche, je suis favorable aux projets collaboratifs et participatifs (…). ». Cela n’est-il pas clair?…

Les commentaires sont fermés.